En vrille à Denonville

Récit humoristique par le contrebassiste Thierry Carpentier, d'une animation de soirée de mariage effectué par notre groupe de jazz. Les photos suivantes de Cécile Muzard ont volontairement été détournées de leur contexte avec malice pour notre plus grand plaisir !

Ce soir là, l'animation battait son plein devant un public toujours plus déchainé. Entrainé par cette ferveur dionysiaque, le groupe se donnait à fond. La sueur perlait sur les fronts quand, tout à coup, la chanteuse de jazz osa un geste : un petit coucou avec la main. Le saxo faillit en avaler son bec.

mariage groupe jazz chateau denonville

Tout semblait donc idyllique, le spectacle musical était très apprécié par le public. Pourtant ... Il fallait voir le regard torve du pianiste. Ayant descendu maintes coupes de champagne, il luttait contre l'ivresse. Totalement désinhibé, dodelinant, il louchait avidement, sans aucune retenue, sur les formes suggestives dessinées par la robe de la chanteuse.

chanteuse jazz robe rouge

Le regard lourd et gluant du pianiste finit par excéder la Diva. Arborant un sourire de façade, elle vira au rouge. Mais la pauvre n'était pas au bout de ses peines.

batteur soirée denonville

Voilà que le batteur, profitant d'une pause, entreprit de cuisiner un fagot de pâtes chinoises qu'il avait acheté chez Tang Frères l'après midi même. Il entendait bien les cuisiner et les engloutir pendant le spectacle.

pianiste soirée denonville

Ce qui aurait bien l'affaire du pianiste qui avait vraiment besoin de solide après son repas liquide.

contrebassiste soirée denonville

Le contrebassiste, profitant que personne ne s'intéressait à lui, tentait de charmer la gente féminine qui se trémoussait devant lui, à grand renfort d'œillades libidineuses. Sa montre de luxe exhibée ostensiblement jetait ses feux pour éblouir ses victimes féminines. Il semblait ainsi leur dire : "Tu vois, je joue de la contebasse, mais je n'ai pas tout raté, à 50 ans j'ai une Rolex!"

saxophoniste soirée denonville

Au fond de la scène le pianiste décidément trop éméché avait définitivement renoncé à jouer et se contentait de croiser les bras en fixant les autres musiciens de son œil aviné. Le saxophoniste, affligé devant ce grand n'importe quoi, se demandait vraiment ce qu'il faisait dans cette galère. Le regard perdu au loin, il adressait ses prières au grand démiurge :

"Oh Saint Charlie Parker, délivre-moi de ces olibrius !"