Renversement des accords jazz

Dans cette article, nous verrons le principe du renversement ainsi que quelques exemples.

Qu'est-ce qu'un renversement d'accord ?

Le principe du renversement de n'importe quel accord est très simple. Il s'agit de prendre la note la plus grave de l'accord et de la faire passer "par dessus" les autres notes, pour qu'elle devienne la note la plus aigue de l'accord.

Dans le cadre des accords à 4 sons avec ou sans fondamentale, nous verrons que le deuxième renversement est le plus couramment utilisé.

Renversements des accords à 4 sons avec fondamentale

Exemple avec l'accord de Fa Maj7

Position fondamentale : Fa, La, Do, Mi
1er renversement : La, Do, Mi, Fa
2eme renversement : Do, Mi, Fa, La
3eme renversement : Mi, Fa, La, Do

Renversements des accords à 4 sons sans fondamentale

Exemple avec l'accord de Do Maj7(9)

La fondamentale (Do) qui n'est pas jouée dans ce types d'accords est représentée par un petit point en guise de repère.

Position fondamentale : Mi, Sol, Si, Ré
1er renversement : Sol, Si, Ré, Mi
2ème renversement : Si, Ré, Mi, Sol
3ème renversement : Ré, Mi, Sol, Si

Renversement d'accord et tessiture

Comme nous l'avons vu dans le chapitre hauteur des accords jazz, pour jouer des accords sans fondamentale d'accompagnement pour la main gauche au piano, l'espace entre la tessiture trop grave et celle trop aigue est très réduit. C'est pour cette première raison que l'utilisation des accords renversés est courante chez les pianistes de jazz.

Exemple: En position fondamentale, un accord de La mineur à 4 sons sans fondamentale (Do, Mi, Sol, Si) joué sur le 3eme Do d'un piano (en partant du Do le plus grave) est un peu trop grave. Le même accord joué une octave au dessus (plus à droite) sonne trop aigu.

L'accord renversé Sol, Si, Do, Mi (en l'occurrence le 2eme renversement de l'accord) sera le bon choix car étant dans une meilleure tessiture.

Cela est valable pour n'importe quel accord qui, dans sa position fondamentale, sonne trop grave ou trop aigu.

Renversement d'accord et II V I

Une autre raison nous incite à utiliser couramment les accords jazz renversés. Elle réside dans le principe suivant: moins la main gauche bouge, mieux la suite harmonique sonnera. Il faut que l'évolution harmonique qu'implique le passage d'un accord au suivant soit facilement comprise par notre oreille. Il doit donc s'effectuer par un déplacement le moins important possible.

Si l'on joue un Cm7 (Sib, Mib) puis un F7 (La, Mib) de l'octave du dessus, le déplacement important ne nous permet pas d'entendre la logique de l'enchainement des accords dans les meilleures conditions. En d'autres temps, par exemple à l'époque de J S Bach, nous aurions parlé de "contrepoint" : la mélodie que forme chaque "voix" (note) lors de la succession des accords.

En revanche si l'on reste à la même hauteur pour jouer ces deux accords, la logique du rapport entre les deux harmonies prend tout son sens. Et pour cela il faudra plaquer un des deux accords en position renversée.

Donc pour exécuter les accords de la suite harmonique couramment utilisé du II V I, il faudra alterner position fondamentale et position renversée.

Suite d'accords à 2 sons sans fondamentale

Une suite d'accords du type II V I à 2 sons en Sib majeur : Cm7, F7, BbM7 (Voir l'article: Les II V I et les gammes correspondantes).

  • Pour jouer le premier accord dans la bonne tessiture nous choisissons de renverser le Cm7 ce qui donne : Sib (le 3eme), Mib.
  • En fonction du premier accord nous choisissons l'accord F7 qui impose le moins de déplacement: La, Mib (position fondamentale).
  • Enfin, pour le BbM7 nous renversons l'accord pour obtenir le moins de déplacement possible et jouons La, Ré (position renversée).

En résumé: